En partant à Singapour, je suis devenu guide touristique… en Inde.
Je me souviens qu'en octobre 2015, quand je suis monté dans l’avion qui m’emmenait à Singapour, je me suis dit "tu es fou tu ne devrais pas le faire". Et c’est vrai que c’était une folie de quitter mon appartement à Barcelone, mon travail et mes amis pour partir avec un billet aller simple en Asie.
Je quittais une vie planifiée pour rien. Car à ce moment-là, j’allais vers rien. Ma destination c'était l'inconnu.
A ce moment-là j’aurai aimé descendre de l’avion et retourner à ma vie d’avant. J’avais trop peur. Peur de ne rien trouver, peur de faire une erreur. Heureusement, on ne peut pas descendre d’un avion quand les portes sont fermées.
Sortir de sa zone de confort
C’est terrifiant de sortir de sa zone de confort. Je me souviens que je me sentais mal, physiquement et moralement. Pourquoi partir à l’autre bout de la Terre alors que j’avais une vie en Europe ?
Cette zone de confort qui nous fait nous lever tous les jours à la même heure, qui nous fait répéter chaque semaine les mêmes actions, chaque mois ou chaque année les mêmes rendez-vous (anniversaire, Noël, etc…), elle me manquait.
Je suis donc arrivé à Singapour sans savoir que faire de ma carcasse. J’ai retrouvé des amis qui faisaient le tour du monde et qui m’ont rassuré un petit peu.
Après 2 semaines à Singapour, je suis parti pour Taïwan, pays envoûtant avec le peuple le plus gentil au monde. Et c’est là que ma vie a pris un tournant inattendu. J’ai rencontré Akash, un indien qui était à Taïwan pour ses études. Il m’a invité à visiter sa ville natale en inde, Aurangabad. Je ne connaissais pas cette ville, j’ai trouvé peu d’informations sur les attraits touristiques et sur l’histoire de la région mais je me suis laissé tenter. Je pensais rester une semaine.
Maintenant je vis là-bas.
Sortir de sa zone de confort pour s’ouvrir au monde
Sortir de sa zone de confort, c’est aussi faire confiance à son instinct.
L’instinct n’est pas quelque chose de très rationnel ou de facilement descriptible. On a tous eu, un jour, cette sensation que l’on devait prendre une rue plutôt qu’une autre ou à l’inverse l’éviter.
C’est ça l’instinct.
En Europe, on utilise peu l’instinct car tout est fléché ou rationalisé.
Quand Akash m’a invité, mon coté rationnel me disait que peu de choses allaient sortir de cette invitation tandis que mon instinct me disait "tu n’as rien à perdre".
En effet, je n’avais rien à perdre et j’ai beaucoup gagné. Aurangabad est une de ces villes que l’histoire a forgée et que le présent a oublié.
Quand je suis arrivé à Aurangabad je m’attendais seulement à voir deux sites de grottes, Ellora et Ajanta. Akash m’a montré des palais, des forts et des ruines. Toutes ces choses qui ne devraient pas être là, si on s’en tient à la description de la ville sur internet ou dans les guides touristiques.
Je suis tombé amoureux de cette histoire oubliée, de ces gens qui ont une culture si particulière.
Je suis tombé amoureux de personnages historiques qui sont une source d’inspiration comme Malik Ambar (la photo de l'article est celle de sa tombe), esclave devenu faiseur de roi, qui créa la ville où toutes les communautés religieuses vivaient en paix.
J’ai donc créé avec Akash, une agence touristique pour montrer au plus grand nombre, les beautés de cette région oubliée de l’Inde.
Je ne sais pas où je serais à l’heure actuelle si je n’étais pas sorti de ma zone de confort. Mais je sais que cette sortie m’a appris plus sur moi, sur le monde.
Sortir de sa zone de confort doit être la chose la plus dure à faire. En effet, personne n’a appris à le faire. Ce n’est pas une chose que l’école enseigne, c’est même plutôt le contraire.
Un voyage au bout du monde peut paraître extrême pour sortir de sa zone de confort.
Le plus important c’est qu’il ne faut pas que vous ayez peur de sortir de votre zone de confort pour vous permettre de vivre vos rêves au lieu de rêver votre vie.
Faites-le à votre rythme, en écoutant votre instinct et ce que vous dit votre coeur car lui seul connaît votre vérité.
Auteur : Vincent Pasquinelli, Co-fondateur de Akvin tourism.
Publié par René Dumonceau
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Publié dans le cadre de l'entraide entre élèves de Livementor, l'école en mieux !