Etre chanceux, saisir les opportunités et savoir changer de vie même lorsqu’on est heureux
Certaines personnes se disent chanceuses. D’autres, au contraire pensent être poursuivies par la malchance. A titre personnel, il me semble que la chance vue comme une bénédiction tombée du ciel, un pur hasard venant gratifier certains d’entre nous comme par magie, n’existe pas.
Non, à mes yeux la chance se définit plutôt comme une conjonction de facteurs :
être curieux, prêt à saisir toutes les opportunités qui se présentent et à tenter de nouvelles expériences;
apprendre à reconnaître les belles opportunités et en tirer le meilleur parti;
savoir se faire confiance et suivre ses intuitions personnelles sans se poser trop de questions;
adopter une attitude détendue à l’égard de la vie, faire preuve de détermination et être capable de rebondir quelque que soit la situation.
Et finalement, aujourd’hui, je peux affirmer que OUI je suis chanceuse. Et heureuse !
Flash-back : ma première vie en tant que magistrate
Etudiante à Sciences Po Lyon, j’ai ensuite passé le concours de la magistrature et je suis entrée à l’Ecole Nationale de la Magistrature en 2004. A la fin de ma formation, j’ai pris un premier poste à Saint-Etienne (je suis lyonnaise et souhaitais rester près de mes bases). J’ai ensuite demandé une mutation en région parisienne afin de me rapprocher de mon mari et j’ai été nommée au tribunal de grande instance de Bobigny où je suis restée deux années. Puis j’ai été nommée juge d’instance à Paris, une fonction que j’ai beaucoup aimée mais que j’ai quittée au bout de deux années car j’ai eu l’occasion de travailler au Ministère de la Justice.
Pendant toutes ces années, j’ai exercé diverses fonctions : juge aux affaires familiales, juge civil, j’ai participé à de nombreux procès d’assises, j’ai également été juge des tutelles mais aussi du surendettement.
Bref, un parcours varié et enrichissant. De chaque expérience, de chaque fonction exercée, j’ai tiré le meilleur et énormément appris.
Le bilan de cette «première vie» ? Trépidante et passionnante.
Un bémol ? Mon travail prenant me donnait le sentiment de courir après le temps et de ne pas profiter suffisamment de mes enfants au quotidien.
Malgré tout, comme je vois toujours le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, ce que je retiens de ces années c’est :
- un travail passionnant et humain, très épanouissant;
- et il faut le dire également, un statut social confortable et un bon salaire.
Bref, j’étais heureuse dans ma vie personnelle, professionnelle et dans mon environnement parisien.
Le choix de l’expatriation et le départ vers la Grèce
Alors, pourquoi changer et tout quitter ? Une opportunité. Mon mari s’est vu proposer un nouveau poste en Grèce. Très rapidement, nous avons décidé de nous lancer.
Partir à l’étranger ne faisait initialement pas partie de mes projets de vie, mais après tout, pourquoi pas ? Le choix de s’expatrier a été une vraie décision de couple, née de l’envie de découvrir autre chose et d’offrir à nos enfants de nouvelles perspectives.
J’ai pris une disponibilité pour pouvoir suivre mon conjoint (ce qui signifie que je retrouverai un poste de magistrat à mon retour en France). Je précise que je n’étais jamais venue en Grèce auparavant (pas même pour des vacances). J’ai simplement suivi mon intuition et fait confiance à mon mari qui était persuadé que la Grèce nous offrirait un environnement plus agréable que Paris.
Nous nous sommes installés en Grèce à l’été 2015 et depuis cette date, à aucun moment je n’ai regretté notre choix.
Une nouvelle vie commence alors, faite de rencontres et de découvertes.
Une fois installés dans notre nouvelle vie, je me lance dans diverses activités : apprentissage du grec (ce qui n’est pas une mince affaire), ateliers d’écriture créative, visites guidées des musées et monuments d’Athènes, exploration de la ville en long, en large et en travers. Et les week-end, des voyages aux quatre coins de la Grèce.
La naissance du projet professionnel «Vivre Athènes»
La vie est agréable mais pour être honnête, à la fin de la première année d’expatriation, je sens qu’il me manque quelque chose pour m’épanouir complètement. L’envie de travailler me titille. Mais que faire ? Impossible d’être juge en Grèce. Pas le choix, il me faut réfléchir à autre chose.
Je me retrouve dans la position de pouvoir faire TOUT ce que je veux quant à mon orientation professionnelle. C’est une immense liberté. Ce que certains expatriés vivent comme quelque chose de terrifiant, je l’ai perçue au contraire comme une chance extraordinaire.
Combien d’entre nous ont la chance, à un moment donné de leur vie, de choisir un projet de cœur et non de raison ?
Je commence par définir ce que j’aime : la Grèce en général, Athènes en particulier. Et écrire. Comment conjugueur ces deux passions ? Je m’interroge…
Et puis je rencontre Sophie. Comme moi, elle est venue à Athènes pour suivre son mari, elle a quitté son travail en France et aimerait trouver un projet professionnel dans le domaine du marketing digital. Ensemble, nous participons à des ateliers organisés par l’association «Working in Athens».
Un peu par hasard, nous découvrons une annonce diffusée sur Expat Value par Thomas, le créateur du site "Vivre à Berlin". Sans hésiter, nous décidons alors de créer ensemble le site Vivre Athènes.
Dans ce site, nous partageons nos coups de cœur, bons plans et conseils pratiques pour visiter Athènes et découvrir la Grèce.
Notre philosophie : parler à nos lecteurs de la même façon que nous conseillons nos amis et notre famille lorsqu’ils viennent nous rendre visite et que nous leur donnons toutes nos petites astuces pour bien profiter de leurs vacances à Athènes.
Par conséquent, nous recommandons uniquement ce que nous aimons. Nous avons évidemment testé toutes les adresses que nous recommandons. Et le site est 100% gratuit pour nos lecteurs !
Aujourd’hui et demain
Aujourd’hui, je suis heureuse dans mon nouveau projet professionnel.
Grâce à Vivre Athènes, je développe de nouvelles compétences, je rencontre plein de monde et surtout je me fais plaisir. Je profite du quotidien et m’épanouis tant sur le plan personnel que professionnel.
Le futur ? Ne m’en parlez pas, je n’en sais rien. Toutes les portes sont ouvertes. J’aimerais reprendre, à plus ou moins long terme, mon métier de magistrate. Histoire de boucler la boucle. Mais peut-être que d’autres opportunités se présenteront à moi, qui sait ?
Auteure : Laure, co-fondatrice de Vivre Athènes.
Publié par René Dumonceau
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Publié dans le cadre de l'entraide entre élèves de Livementor, l'école en mieux !