Urgent besoin de rêves
Ayez des rêves et travaillez très fort pour les réaliser ! Mais surtout, faites des choses que vous aimez, parce qu’alors, les efforts pour les atteindre paraîtront moins exigeants.
Cette recommandation sort tout droit de la bouche de Julie Payette, la première astronaute québécoise qui se retrouvera dans l’espace vers l’an 2000.
Curieux d’entendre cette jeune femme nous dire de rêver, alors que le climat actuel aurait plutôt pour effet de nous ramener à ras de terre. En tout cas, c’est le sentiment que j’ai à écouter parler les étudiants et les travailleurs de leur avenir, à lire les journaux et à regarder discourir les politiciens de qui nous attendons beaucoup, mais qui, la tête sur le billot, ne savent plus où couper. On n’a encore rien vu!, L’avenir est bouché!, Il faut être réaliste, Le pire reste encore à venir!, On a les mêmes conditions qu’en 1929! sont des phrases qui font maintenant partie des conversations des spécialistes comme du commun des mortels. Le rêve est mort, dirait-on; vive le cauchemar.
Sommes-nous à ce point privés d’imagination que, tout ce qu’il nous reste à faire, c’est d’attendre un événement extérieur extraordinaire qui, tel un deus ex machina, viendra secouer cette torpeur, remettre les choses en place et nous obliger à réagir ? Partout, on ne fait qu’imaginer le pire et, ma foi, à force de l’imaginer, il risque probablement de se produire.
À moins d’inverser dès maintenant la vapeur. Comment ? En répondant à l’invitation de Julie Payette, tous tant que nous sommes, étudiants, travailleurs, professionnels, et en retrouvant le pouvoir de nos rêves, individuellement et collectivement. Rêver, ce n’est pas seulement divaguer; rêver, c’est aussi se servir de son imagination pour voir d’avance ce qu’on désire ardemment. N’est ce pas Einstein qui disait que «l’imagination est plus importante que le savoir»? Dans cet article, je vous invite donc à lever un coin du rideau qui cache vos rêves.
Revenir aux bases
Il y a des choses qu’on entend si souvent répéter, qui nous sont si familières, qu’elles finissent par «faire partie des meubles» et qu’on en oublie l’importance, jusqu’à ce que quelqu’un d’autre nous en reparle d’une autre façon, avec d’autres mots et qu’on en redécouvre l’intérêt. J’ai souvent vérifié ce fait dans plusieurs domaines et particulièrement dans ceux de la motivation et du changement qui m’intéressent particulièrement.
Tous les séminaires de formation que j’ai suivis en psychologie du changement, toutes les cassettes de conférence que j’ai écoutées et les livres que j’ai lus sur la réussite, depuis Napoléon Hill avec son Encyclopédie du Succès écrite au début du siècle jusqu’aux gourous actuels de la motivation comme l’américain Anthony Robbins, tous, sans exception, insistent sur une idée dont ils font la pierre angulaire de la réussite: se donner des objectifs clairs que nous voulons atteindre. Vous avez probablement entendu cette idée fondamentale répétée ad nauseam, surtout si, comme moi, vous êtes de la génération «gestion par objectifs»... Mais elle n’en demeure pas moins une technique de base à laquelle il faut revenir régulièrement, un peu comme les joueurs de hockey professionnels reviennent inlassablement aux mêmes jeux pendant leurs pratiques. On pourrait penser que, parvenus à ce niveau d’excellence, ces professionnels peuvent se passer de pratiquer leur patinage, leurs jeux de passe ou leurs jeux de position, mais c’est loin d’être le cas.
C’est la même chose dans le domaine de la réussite, et c’est sans doute ce qui explique que tous les auteurs reviennent constamment sur ce point: il faut régulièrement s’arrêter pour imaginer l’avenir que l’on veut, en d’autres termes se donner des buts clairs à atteindre.
Regardez tout ce que vous avez présentement dans votre vie qui n’a d’abord été qu’un but à atteindre. Une relation affective avec un conjoint, vos enfants peut-être, la maison ou l’appartement que vous habitez, votre travail, les voyages d’agrément que vous avez effectués, les livres que vous lisez, les gens que vous fréquentez... Ces gens et ces choses ne sont pas là par hasard, mais parce que vous les avez, à un moment donné, souhaités, désirés. Comme le disait le poète américain Carl Sandburg: «Rien n’arrive qu’on n’a pas déjà rêvé».
Un moteur puissant du changement
Le climat actuel, aussi noir puisse-t-il paraître, a ceci d’intéressant qu’il porte en lui les germes du changement, en exerçant une pression à l’action. «Ça va finir par sauter quelque part» entend-on souvent, suggérant qu’une énergie est en train de s’accumuler. «Où est-ce qu’on s’en va?» entend-on aussi, suggérant qu’on s’inquiète de la direction que va prendre cette explosion. Puis vient l’inévitable question: «veux-tu me dire qu’est-ce qu’ils attendent pour faire quelque chose?», très bon indicateur d’un sentiment d’impuissance malsain.
Je vous suggère de reprendre ces trois éléments et de les appliquer à un niveau où vous pouvez agir, soit celui de votre propre vie. Je vous propose d’abord de faire un inventaire des secteurs de votre vie où vous éprouvez de l’insatisfaction. Ce magazine se consacrant d’abord, comme son nom l’indique, à la santé au travail, nous allons surtout nous intéresser à ce secteur, et vous pourrez par la suite, si vous le voulez, étendre les considérations qui vont suivre à votre vie émotive, à votre condition physique, à votre situation financière, à vos relations affectives, à votre vie spirituelle. Quelles insatisfactions donc éprouvez-vous dans votre travail, professionnellement? Qu’est-ce qui vous manque le plus? Ne regardez pas ces insatisfactions négativement; accueillez-les plutôt comme des amies: elles sont l’énergie qui s’accumule et qui vous propulsera tantôt en direction de vos rêves. En effet, tout le monde sait que l’inconfort fait bouger.
Demandez-vous ensuite dans quelle direction vous voulez canaliser cette énergie. C’est ici qu’interviennent vos rêves et la prochaine partie de cet article vous aidera sans doute à répondre à cette question.
Se donner des buts stimulants
Il y a de ces matins où, quand il faut aller travailler, la levée du corps est tellement difficile, ces journées qu’on commence avec pour seul objectif de se rendre à cinq heures... Par contre, il y a de ces merveilleux jours où nous éveillons en pleine forme, heureux, excité, bien avant même que le radio-réveil ne résonne, vous savez bien ces jours où nous partons pour un voyage d’agrément, pour une partie de pêche ou pour une expédition de ski. C’est pourtant la même personne, à la différence qu’elle se réveille avec une perspective plus stimulante. Cela veut-il dire qu’il suffit de se trouver des objectifs stimulants pour avoir moins de difficulté à se lever le matin? Peut-être pas, mais ça ne nuirait pas.
Quand on demande aux gens de dire pourquoi ils vont travailler, un bon nombre répond que c’est «parce qu’il le faut bien», ou «pour payer mes comptes». Pas étonnant que plusieurs ne se réveillent qu’après le deuxième café. Il y a certainement des objectifs plus motivants que ceux-là et c’est sur leurs pistes que vous allez maintenant vous lancer en faisant l’exercice qui suit.
La clef pour réussir cet exercice, c’est de rêver en couleur, de jeter tout sens critique par-dessus bord, de s’imaginer qu’il suffit d’exprimer ses rêves pour qu’ils prennent forme. C’est de cette façon que vous vous mettrez sur la voie d’objectifs excitants que vous serez motivés à atteindre. Suspendez donc un instant la question de savoir comment vous allez vous y prendre et laissez votre imagination déborder. Prenez modèle sur cet enfant que vous verrez dans les prochains jours sur les genoux du Père Noël et qui arrive avec une liste longue comme ça, celui que ses parents n’ont pas sermonné pour qu’il soit raisonnable dans ses demandes «parce que le Père Noël doit penser aux autres enfants»... (entendre «parce que papa est fauché...»).
Prenez donc une feuille et un crayon et faites, vous aussi, votre liste en écrivant le plus rapidement possible, pendant quelques minutes, sans vous arrêter ni entrer dans les détails pour l’instant. Commencez par répondre à cette première question: par rapport à votre travail, à votre carrière, à votre profession, qu’est-ce que vous entreprendriez si vous étiez sûr de réussir? Je vous ai prévenu que j’allais faire appel à vos rêves. Alors allez-y! Voyez les risques que vous seriez prêt à prendre dans votre travail si vous éliminiez cette peur de l’échec. Il y a sûrement des choses que vous aimeriez faire ou changer, des habiletés ou des connaissances que vous voudriez acquérir, une spécialisation qui vous intéresserait plus particulièrement. Peut-être aimeriez-vous changer tout à fait de travail, vous diriger dans un autre secteur où vous auriez le sentiment de rendre un plus grand service, d’être plus utile, plus créateur, mieux payé, où vous auriez l’occasion de rencontrer d’autres personnes, dans un autre environnement. Y a-t-il un poste que vous convoiteriez? Aimeriez-vous inscrire votre compagnie à la bourse, ou tâter le marché international? Peut-être votre rêve à vous, c’est de faire de la comptabilité sous les palmiers...Faites un inventaire détaillé de tous ces rêves que vous laissez dormir depuis longtemps, sous prétexte «qu’il faut être réaliste».
Repassez ensuite chacun des éléments de votre liste et choisissez trois objectifs qui vous attirent plus particulièrement et que vous vous engagez à réaliser d’ici un an, trois rêves avec une échéance, trois buts qui vous emballent davantage, qui vous donneraient le goût de vous lever le matin et dont l’obtention vous remplirait de joie, de fierté. Prenez quelques minutes pour écrire sous chacun d’eux pourquoi vous voulez vraiment vous engager à les réaliser. Constituez-vous une série de bonnes raisons, en insistant sur les avantages que vous allez en retirer ainsi que sur les inconvénients à ne pas les concrétiser. Vous pouvez même fermer les yeux un instant et imaginer comment vous vous sentiriez si vous réussissiez à atteindre ces trois objectifs.
Du rêve à la réalité
Il n’y a qu’une recette pour réaliser ses rêves : l’action, jour après jour. Remplacez donc la question «qu’est-ce qu’ils attendent pour faire quelque chose» par cette nouvelle question: qu’est-ce que je pourrais faire tout de suite pour me mettre en route et apprécier le voyage.
Écrivez donc immédiatement un plan d’actions concrètes à prendre dès aujourd’hui et dans les prochains jours et ne laissez plus passer une journée sans faire un pas, si petit soit-il, en direction de vos objectifs.
Il est très important que vous décidiez tout de suite d’une action que vous prendrez dès que vous aurez terminé la lecture de cet article. Ce sera peut-être un coup de téléphone à donner, une personne à rencontrer, une lettre à écrire peut-être pour demander des informations supplémentaires, une lecture à faire... posez immédiatement un geste concret dans la bonne direction de vos objectifs, et faites-vous un plan pour la suite.
Plus tard, en continuant à faire quotidiennement des pas, si petits soient-ils, qui vous rapprochent de la réalisation de vos buts, vous réévaluerez votre démarche et éventuellement vos objectifs. Vous verrez si vos actions vous rapprochent de vos buts et, si ce n’est pas le cas, il vous suffira de réajuster votre tir, de choisir d’autres actions plus appropriées. C’est la recette du succès d’un voyage: décider exactement où on veut aller, préparer ses bagages, se tracer un itinéraire, partir, vérifier si on est sur la bonne route et reprendre la bonne direction jusqu’à son arrivée. Voilà une métaphore qui peut nous aider à réaliser nos rêves.
J’aimerais terminer en vous parlant d'un de mes fils à qui j’expliquais un jour l’importance d’avoir des rêves, des buts motivants. Quelques jours plus tard, après avoir réfléchi, il me disait: «C’est vrai qu’on se sent plus heureux quand on a un rêve (à cette époque, à 14 ans, il voulait être zoologiste); peut-être que je ne réaliserai pas exactement ce rêve-là, mais pendant que je suis heureux, j’ai plus de chance qu’il m’arrive quelque chose d’intéressant!»
Il avait tout compris.
Extrait du livre "Oser changer sa vie : Pour un nouveau départ !"
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Relayé par un blog de René Dumonceau